Etude : Profil et attentes des entrepreneurs d’aujourd’hui

OpinionWay a récemment publié les résultats de son Observatoire de l’Entrepreneuriat. Alors que le nombre de créateurs a augmenté de 4,8% sur 2017 (Insee), l'envie de créer est toujours aussi forte chez les Français. On constate néanmoins une évolution dans la sociologie des porteurs de projets, portés par l'avènement du numérique et le goût de l'indépendance. A l'occasion du Salon des Entrepreneurs de Paris 2018, l'Observatoire de l'Auto-Entrepreneuriat s'est intéressé aux mutations des ressorts des Français en quête d'entrepreneuriat et de leurs attentes : ils ne créent plus pour les mêmes raisons, de la même façon et avec les mêmes exigences.

L’entrepreneur d’aujourd’hui : jeune, auto-entrepreneur et slasher

Un Français sur quatre envisage de créer, de reprendre une entreprise ou de se mettre à son compte (25%). Cela représente plus de 13 millions de Français. Et 2,6 millions d'entre eux ont d'ores et déjà un projet mûri, qu'ils envisagent de concrétiser dans les deux ans.

L'envie de créer est plus forte chez les jeunes : 46% des 18-24 ans en ont l'ambition, dont 42% d'ici deux ans.

Autre fait marquant : 56% de ceux qui veulent créer ont l'intention de se tourner vers l'autoentreprise, contre 43 % dans une forme sociétale plus « classique » (SARL, SA, EURL, SAS). Leur pragmatisme les invite à privilégier la simplicité de création au statut, tant au plan juridique que « social ».

Les Français sont également enclins à la pluriactivité, pour 50% des créateurs potentiels. Ceux-ci se voient même pour 13% d'entre eux cumuler trois activités ou plus. Ces slashers se trouvent davantage chez les jeunes puisque 15% des 25-34 ans comptent cumuler plus de 2 activités.

Entreprendre pour plus d’autonomie et de sens

Ceux qui déclarent aujourd'hui une envie de créer ne sont plus ceux d'hier. Venus autant avec la montée du numérique qu'avec un regard réaliste sur les débouchés du salariat, ils sont désormais créateurs plus par « opportunité » que par filiation. D'origine beaucoup plus diverses, depuis les non diplômés jusqu'aux startuppers, on y retrouve également de plus en plus de femmes. Celles-ci désireuses de créer font aujourd'hui, et pour la première fois dans ce baromètre, jeu égal avec les hommes.

De fait, les moteurs de ces entrepreneurs d'un nouveau genre évoluent. La quête d'autonomie vient largement en tête des motivations de ceux qui veulent créer, citée à 46%, devant la quête de sens et l'intérêt financier (38% chacun). Le goût du challenge n'est cité que par 23% des apprentis créateurs, ce qui atteste de leur changement d'état d'esprit.

L'entrepreneur d'aujourd'hui s'appuie sur les outils numériques. Les maîtriser est même considéré comme indispensable pour près de 70% des Français, qui envisagent de devenir entrepreneur, tant pour la gestion, que la communication de leur future entreprise.

Toujours en attente de la même protection sociale que celle des salariés

Sans doute parce que ce ne sont plus les entrepreneurs héréditaires d'hier, cette nouvelle génération de créateurs n'a plus les mêmes attentes qu'auparavant et aspire à une légitime sécurisation et à une capacité de rebond.

Aujourd'hui 84% des quelques 13 millions de Français qui veulent créer dans les années à venir souhaitent l'accès aux mêmes droits que les salariés en matière d'assurance maladie, accidents du travail, ou la mise en place d'une forme d'indemnisation chômage en cas de perte subite d'activité. Ils revendiquent en premier lieu le droit à une protection sociale (assurance maladie, chômage, retraite) équivalente à celle des salariés pour 84% de ceux qui veulent créer. L'assurance chômage, réclamée par 78% des créateurs déclarés en est la tête de pont, et sa conséquence, la portabilité de ces droits sociaux à travers l'accès au même compte personnel d'activité que les salariés, par 76%.

Ces mesures arrivent en tête des évolutions qui les incitent ou les inciteraient à concrétiser leur projet, devant celles de l'augmentation du plafond de chiffre d'affaires autorisé (qui recueille 74% des suffrages). Quant à la simplicité de création, elle semble d'ores et déjà intégrée dans le « logiciel » des créateurs.

Entreprendre pour plus d’autonomie mais en se regroupant

Juste derrière l'exigence de protection, 74% des Français qui souhaitent créer se placent dans une optique de développement en revendiquant la possibilité de se regrouper à travers un partenariat juridique simplifié comme un élément moteur pour la création et la croissance de leur future activité.

La possibilité de se constituer en groupement est à ce titre plébiscitée par 80% des créateurs potentiels autour de compétences complémentaires ou d'un même corps de métier. Le droit français ne simplifie pas aujourd'hui cette démarche attendue par les indépendants.

Méthodologie

Sondage mené par OpinionWay pour l'UAE avec le soutien de la Fondation Le Roch Les Mousquetaires et la participation de Sage à l'occasion du 25ème Salon des Entrepreneurs. Sondage réalisé en ligne auprès d'un échantillon de 2051 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 511 potentiels créateurs d'entreprise, selon la méthode des quotas, entre le 16 et le 18 janvier 2018.

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